Par delà la thématique religieuse, ce thème plastique de l’Annonciation représente un vrai défi pour les imagiers.
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Par delà la thématique religieuse, ce thème plastique de
l’Annonciation représente un vrai défi pour les
imagiers : Comment représenter une divinité
absolue, donc ce qui en soi échappe
à la représentation ?
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Face à un même problème, les solutions
des artistes sont multiples du IIIe au XXIe siècle.
Pour les Européens de culture catholique, l’Annonciation
fait partie du paysage visuel et de l’univers spirituel.
Mais chaque canton culturel ne voit pas
comment les autres interprètent ce motif
de la salutation angélique à Marie.
Chez les Chrétiens d’Orient, l’Annonciation connaît
plusieurs versions, d’esprits différents (au puits,
au rouet ou à la quenouille, au livre).
Pour les Chrétiens d’Occident,
elle donne lieu à d’autres versions encore, avec
une prolifération progressive des personnages et des symboles.
Les Mahométans en reconnaissent la valeur tout en la limitant,
présentant d’autres solutions plastiques
en accord avec leur dogme.
Les laïcs, les agnostiques et les athées en présentent des versions
strictement humanistes, sceptiques, voire iconoclastes
dans un processus de démystification.
L’Annonciation est ainsi le catéchisme
en images d’un univers enchanté, mais aussi
une affabulation dénoncée par des esprits réfractaires
pour une humanité désenchantée. Nous avons
donc opté pour un site multiculturel. D’où des comparaisons
qui mettent en valeur les acceptations ou les refus
des uns et des autres.
Et ainsi avoir une meilleure intelligence des codes
dogmatiques ou plastiques qui président à l’élaboration
de cette rencontre, de cette dramaturgie, ou être averti
des résistances qui veulent mettre en pièces de tels codes.